Blepharoplastie - chirurgie des paupiers

La chirurgie esthétique des paupières doit redonner éclat et beauté au regard .En fonction des particularités anatomo-esthétiques et des désirs de la(e) patient(e) une véritable chirurgie esthétique, à la carte, du regard est programmée.

I) Traitement des excès cutanés                                                                                                                                        

Au niveau de la paupière supérieure, l’abord est fait dans le pli palpébral supérieur ou légèrement au-dessus. La résection cutanée est adaptée à la demande : elle est souvent supérieure à 20 mms à la flèche. Un traitement musculo-graisseux est ensuite réalisé si nécessaire. En fin d’intervention, un surjet intradermique parfois renforcé de quelques points séparés termine l’intervention. Au niveau de la paupière inférieure, la résection de l'excédent cutané est prudemment réalisée par voie sub-ciliaire. Une chirurgie de renforcement horizontal à type de canthopexie ou canthoplastie externe est réalisée en fonction de la laxicité palpébrale horizontale évaluée en  pré-opératoire.                                                                                    

 II) Traitement des poches graisseuses                                                                                                                      

En cas de poches palpébrales inférieures minimes, chez un sujet jeune, sans excès cutané, la voie d'abord trans-conjonctivale, incision dans le cul de sac conjonctival inférieur, est préférée : pas de suture, pas de cicatrice visible et suites opératoires très simples et rapides.    
La voie d'abord sub-ciliaire, située 2 à 3 mm sous les cils, voie d'abord royale des blépharoplasties inférieures esthétiques, permet l'exérèse des poches graisseuses inférieures interne, moyenne et externe.                                                                                                                                          

En fin d'intervention, l'incision est fermée par quelques points de soie 6-0 retirés au 5ème jour post-opératoire.            

Le résultat cicatriciel est toujours très satisfaisant un mois après l'opération.

Au niveau de la paupière supérieure, des poches palpébrales supérieures sont fréquentes en région supéro-interne : leur exérèse est réalisée lors de la blépharoplastie supérieure.       

III) Traitement des cernes                                                                                                                                   

Les cernes correspondent en fait à l’apparition d’une discontinuité entre la région palpébrale inférieure et la région jugale supérieure. La hauteur de la paupière inférieure paraît ainsi augmentée.                                                            

Les cernes résultent de l'association des éléments suivants à des degrés variables: hyper-pigmentation palpébrale, inférieure, hypervascularisation, ptose  de la graisse jugale par relachement des différents ligaments (ORL , ZL) poches palpébrales inférieures augmentant l’effet de cerne.
La chirurgie peut tenter de ré-ascensionner les tissus jugaux par différentes méthodes : canthopexie ou canthoplastie, amarrage trans-osseux au niveau du rebord orbitaire inférieur des tissus jugaux, fil permettant la réalisation de boucle jugale, mobilisation et fixation de lambeaux septo-graisseux en dessous du rebord orbitaire inférieur.                                                                                                                                                      

En cas de laxicité palpébrale horizontale , une chirurgie de renforcement et de retension horizontale est réalisée. Des injections prudentes de graisse ou  hyaluronostructure (injection d’acide hyaluronique substance naturellement présente  dans le derme) sont utilisées avec succès pour combler le creux jugo-palpébral.                                                                                                                                         

Une re-surfacing laser ( Erbium ou laser CO2 fractionné)  péri-orbitaire est parfois indiqué pour obtenir une re-tension cutanée et un lissage .

IV) Traitement des yeux creux                                                                                                                                  

L'œil creux nécessite une adaptation des gestes chirurgicaux : résection graisseuse limitée ou nulle, redistribution de lambeaux septo-graisseux au niveau palpébral inférieur, remodelage osseux de la partie supéro-externe du cadre orbitaire, lipo ( greffe adipocytaire)  ou hyaluro-structure ( injection d’acide hyaluronique , substance naturellement présente dans le derme) des rebords orbitaires supérieurs.                                                                                                                                                                

V) Traitement de la laxicité palpébrale                                                                                                          

Différents gestes au niveau tendino-musculaire (résection, traction, re-position) permettent de renforcer la tonicité horizontale de la paupière inférieure, de lutter contre une tendance à l'œil rond et d’en prévenir l'apparition . C'est la chirurgie de renforcement horizontal latéral (canthopexie, canthoplastie externe).

 VI) Traitement d'une ptose malaire

Le vieillissement de l'unité jugale provoque une ptose de l'amas graisseux malaire. Associé au vieillissement palpébral, cela se traduit par un rebord orbitaire inférieur plus apparent, un agrandissement de l'unité esthétique palpébrale inférieure, une augmentation de la distance entre le rebord palpébral inférieur et la jonction jugo-palpébrale. La restructuration de la région associe des gestes palpébraux et malaires multiples : c’est le lifting malaire avec ancrage osseux, canthopexie ou canthoplastie externe, fil de traction.
Un bilan très précautionneux de la laxicité horizontale palpébrale inférieure aura été réalisé en pré-opératoire.

VII) Reconnaissance des yeux à risque                                                                                                                              

En cas d'exophtalmie, d'insuffisance de sécrétion lacrymale (ménopause, prise d'antidépresseurs)  la résection cutanée en cas de blépharoplastie supérieure est plus prudente par risque d'exposition cornéenne. Le traitement post-opératoire est renforcé (collyres en plus grande quantité et une protection cornéenne nocturne à la Vit A ophtalmique).                                                                  

VIII) Modalités pratiques et suites opératoires                                                                                                  

Ces chirurgies palpébrales sont réalisées, le plus souvent, sous anesthésie locale stricte ou potentialisée en ambulatoire.
Les fils (surjet intradermique) sont retirés le 5ème jour post-opératoire.
La prise d'aspirine est déconseillée 10 jours avant l'opération.
Des ecchymoses péri-orbitaires évoluent pendant cinq à dix jours.
En cas de re-tension horizontale de la paupière inférieure, un chémosis ( œdème conjonctival) plus ou moins long à régresser peut survenir dans les suites chirurgicales. Un traitement anti-inflammatoire local sera prescrit.
La cicatrice prend son aspect définitif un à trois mois après l'opération. Des massages permettront d'optimiser son aspect.

IX) Les complications                                                                                                                                            

Une surveillance soigneuse doit permettre de dépister la survenue exceptionnelle des complications hémorragiques ou infectieuses.
Un recouvrement du compartiment supérieur de l'iris ou ptosis peut survenir les premiers jours suivants une palpébroplastie supérieure même correctement réalisée. L'amélioration est spontanée, le plus souvent avec la régression de l'œdème post-opératoire.
Un défaut de fermeture palpébrale ou lagophtalmie peut exister les premiers jours.
L'exérèse cutanée doit cependant être prudente pour ne pas entraîner de lagophtalmie définitive.
Une déstabilisation de l'appareil tarso-ligamentaire secondaire à une chirurgie palpébrale inférieure entraînant un scléral show et/ ou un diastasis oculo-palpébral doit être prévenu en évitant les résections cutanées palpébrales inférieures trop généreuses, les risques de rétraction septale et en pratiquant une chirurgie de renforcement latérale horizontale si nécessaire.

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